« I'm not a perfect person, there's many things I wish I didn't do. »
« Ce n'est pas ce que tu crois. » Je soupirais en faisant la moue. Il me prenait pour une bêta ou quoi ? « Je sais ce que j'ai vu, Michael. Tu l'as embrassée, j'étais là. » Je sortais avec Michael depuis quelques mois déjà. J'étais âgée de quinze ans, et il était mon premier petit ami. Je n'étais pas amoureuse de lui, bien que j'essayais de m'en convaincre. Je ne savais pas trop pourquoi je voulais m'accrocher à lui. Mais je n'étais pas prête à accepter qu'il me trompe. Je l'avais vu quelques jours auparavant embrasser ma meilleure amie. Et là, j'avais compris que notre histoire n'avait plus lieu d'être. Tout d'abord, je ne voulais pas d'un trompeur, mais en plus, je n'avais rien ressenti. Pas de jalousie, pas de colère, pas de tristesse. Rien, j'étais neutre. Comme s'il n'avait aucune importance pour moi. Il avait voulu qu'on boive un café pour m'expliquer la situation, même si c'était plutôt clair. « Ecoute, je ne tiens pas à toi, d'accord ? Je ne veux pas paraître cruelle, mais c'est comme ça, je ne ressens rien. Alors fais ce que tu veux avec Jules, je m'en fous, ce sont tes affaires maintenant, pas les miennes. » Je sortis un billet que je laissais sur la table avant de me lever et de prendre ma veste, puis de partir en direction de la maison familiale.

« You are the strength, that keeps me walking. You are the hope, that keeps me trusting. »
« Je vous remercie énormément, Madame Cavernaught. » La mère de Mischa sourit et balaya l'air d'un signe de la main, pour dédramatiser la situation. « Je t'en prie, appelle-moi Betty. Tu fais partie de la famille maintenant. » Je souris poliment. Je connaissais très bien les parents de Mischa, et je venais souvent chez eux. Mais cette fois, c'était différent. Je m'installais chez eux, j'allais vivre chez eux. Mes parents avaient trouvé la mort dans un incendie la veille. Notre maison était en ruine, et je n'avais plus de famille. Je me retrouvais seule, et la famille de Mischa avait accepté de m'héberger. Selon Mischa, ça avait été un choix complètement naturel pour ses parents. Ils ne pouvaient pas me laisser seule dans la rue. Je me sentais mal tout de même de m'installer chez eux, comme ça, du jour au lendemain. Au moins, puisque toutes mes affaires avaient péri dans cet incendie, je n'avais pas à m'imposer avec une tonne de cartons. Je m'excusais auprès de Betty, et sortis sur le proche. Je pris place alors sur les escaliers et soupirais. Quelques minutes après, Mischa vint prendre place à mes côtés. « Comment tu vas ? » Je haussais les épaules, les yeux rivés sur mes mains. « Tu as le droit de pleurer, tu sais. » Je relevais le visage vers celui de Mischa. C'est vrai que je n'avais pas pleurer une seule fois depuis leur mort. Je n'y arrivais pas. J'avais trop de colère, et de plus, je ne voulais pas pleurer. Je ne voulais pas, je voulais être forte. La vérité était que je n'avais aucun contrôle sur la situation. C'était arrivé, et je devais l'accepter. J'aurais pu mourir dans cet incendie, si je n'avais pas été en cours. « Comment ça a pu se passer ? Pourquoi c'est à moi que ça arrive ? » dis-je, ma voix s'étouffant dans les sanglots. Les bras de Mischa vinrent entourer mes épaules, et je me laissais aller contre son corps, appréciant son souffle chaud dans mes cheveux. J'avais besoin de ma meilleure amie, plus que tout.

« I hope it's going to make you notice someone like me. »
« Hola chica. » Une voix familière m'interpella dans les couloirs du lycée. Je me retournais, souriante, sachant à l'avance qui j'allais voir en face de moi. Mes yeux croisèrent alors ceux de Rafael, et je fis quelques pas pour me retrouver en face de lui. Je déposais un baiser sur sa joue et m'appuyais alors contre le casier à côté du sien. « Comment tu vas ? » Je haussais les épaules. Ca faisait déjà un an que mes parents étaient morts, mais je ressentais toujours ce vide à l'intérieur de moi. « On fait aller. » Je souris tristement. Rafael était mon meilleur ami, et pourtant, je ne pouvais me dire parfois qu'on ne pouvait pas être plus que ça. Mais il ne me voyait pas. Il n'avait de yeux que pour Mischa, ma meilleure amie, qui était également sa meilleure amie. Je le savais depuis des années, alors je me faisais à l'idée. Et si je voulais tant essayer quelque chose avec Rafael, c'était surtout parce qu'il était le seul homme en qui j'avais vraiment confiance. Il était là pour moi, et je me sentais en sécurité à ses côtés. Oui, c'était mon meilleur ami. Rien que ça. Et j'aimais cette idée. J'étais sûrement désespérée de trouver un homme. « Alors ? J'ai entendu dire que tu intégrais l'équipe de football. » Il haussa les épaules l'air humble tandis qu'un sourire malicieux s'étira sur mes lèvres. « Tu vas devenir super populaire. J'espère que tu auras encore du temps pour tes meilleures amies pendant que toutes les filles du lycée tomberont à tes pieds. » le taquinais-je, joueuse mais également fière de lui. Ca n'avait pas été facile pour lui de s'intégrer. Il était arrivé à Palm Springs à l'âge de huit ans, sans savoir parler anglais. Sans Mischa et moi, il n'aurait pas su s'intégrer. Tout le monde le rejetait sous prétexte qu'il était étranger. Aujourd'hui, il intégrait l'équipe de football du lycée, un sport qui l'avait toujours passionné, et il était devenu populaire, car malgré mes mots, Rafael était déjà un tombeur qui faisait craquer toutes les filles. Je le regardais tendrement, mais feignant une certaine tristesse. Il se mit à rire et enroula ses bras autour de mes épaules pour me serrer contre lui. « Je ne sais pas si j'aurais du temps libre, mais j'essayerais de vous accorder quelques instants. » Je lui donnais un coup d'épaule avant de rire et de me laissais aller dans ses bras, respirant ce parfum que j'associais toujours à lui, et qui me mettais en confiance.

« I don't have the strength to resist you. »
« Mademoiselle Fitzpatrick, votre attention s'il vous plaît ! » Je me redressais sur ma chaise, me retournant vers le prof, arborant mon visage d'ange. Il est vrai que j'étais légèrement perturbée aujourd'hui. A vrai dire, il y avait un bal à thème ce soir au lycée, sur les années 50. J'avais toujours admiré cette période, et surtout, les tenues de l'époque. J'étais toute excitée, bien que ni Mischa, ni Rafael n'étaient tentés. J'avais attaqué mon plan dès le matin-même, mais pour l'instant, rien n'y faisait, aucun des deux n'avait accepté. Ils commençaient sérieusement à m'énerver. Je restais attentive deux secondes, avant de me retourner vers Mischa, à l'autre bout de la classe. « Tu dois venir, allez. J'ai déjà acheté nos tenues, elles sont ma-gni-fi-ques. » murmurais-je, en articulant particulièrement sur le dernier mot. Je fis un sourire d'ange, et Mischa me foudroya du regard. Je savais très bien qu'elle serait incapable de me résister bien longtemps. « Ok, tu as gagné. Lâche-moi maintenant. » Je souris, satisfaite. Il était tellement facile de jouer sur les fringues pour attirer Mischa. Et quand elle verra les tenues que j'avais acheté, elle ne regretterait pas. Je me tournais ensuite vers Rafael, qui ne serait plus difficile à convaincre désormais. « Tu me saoules, je t'ai déjà dis non, Bird. » me dit-il en souriant affectueusement. Oui, je pouvais être terrible quand j'avais une idée en tête, et je ne lâchais pas jusqu'à ce que j'obtienne ce que je voulais. « Allez, viens, ça va être marrant. Même Mischa vient. On a besoin d'un cavalier. » A l'évocation de Mischa, son visage s'illumina. Je souris, sachant par avance que j'avais gagné. « Mischa sera là ? » J'opinais avec un sourire innocent sur les lèvres. Il soupira, vaincu. « Très bien, je viens vous chercher à huit heures alors. » Je lui fis un clin d'oeil, et il soupira, désespéré. « FITZPATRICK ! » Je sursautais, surprise au cri du prof. Je me remis droite sur ma chaise, frustrée, et essayait d'être attentive, sachant pertinemment que Mischa et Rafael se lançaient des regards amusés suite à ce petit incident.

« I'm not lost, I'm not gone, I haven't forgot. »
« Tu es sûre que tu ne veux pas que je reste ? » Je regardais Mischa, cherchant un quelconque soutien dans ses yeux. Je soupirais, passant une main dans mes cheveux bruns attachés. « Non. Je pense que je dois le faire toute seule. » J'étais nerveuse, et ça se voyait. Mischa était ma meilleure amie, elle ne pouvait pas l'ignorer. « D'accord. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit. » me dit-elle, me prenant dans ses bras et m'embrassant sur la joue. Je la serrais contre moi, cherchant une dernière dose de courage. « Merci. Je t'aime. » Je la regardais s'en aller, jusqu'à ce qu'elle ne fut plus visible. Je soupirais et m'asseyais sur une des chaises de la cuisine. Voilà quelques mois, j'étais entrée en contact avec mon frère biologique. Ou plutôt, il était entré en contact avec moi. Il recherchait ses parents, nos parents, mais puisqu'ils étaient morts, c'était vers moi qu'on l'avait dirigé. Aujourd'hui, il devait venir à la maison des Cavernaught pour qu'on se rencontre. Les parents de Mischa - qui étaient devenus mes tuteurs légaux depuis peu - étaient partis en week-end, et Mischa avait compris qu'il fallait me laisser la maison. J'étais très nerveuse, n'ayant aucune idée de ce qui allait se passer. Je détestais ne pas avoir le contrôle de la situation. Soudain, la sonnerie retentit. Je me redressais, restant figée quelques minutes. Je m'approchais de la porte, essuyant mes mains moites sur mon jean. Je pris une grande inspiration, et ouvris la porte pour me retrouver face à un grand brun aux yeux bruns et à la peau mate. Oui, la ressemblance était frappante. Je le regardais, prête à pleurer. « Birdie Fitzpatrick ? » Je hochais lentement la tête avant de me précipiter dans ses bras et de laisser les larmes tomber tandis qu'il me serrait contre lui.

« J'avais seize ans. Les secours ont appelé l'école pour me prévenir. Quand je suis arrivée sur les lieux, la maison avait complètement brûlé, et ils étaient déjà morts. » Lorsque je me rappelais de ce moment, les larmes étaient toujours au rendez-vous. La main de Ioan vint trouver la mienne, et mon regard se reporta sur son visage. J'essuyais mes larmes et soupirais, essayant de reprendre mes esprits. « Et c'est donc dans cette magnifique maison que tu vis désormais ? » me demanda-t-il avec un sourire encourageant, afin de détendre l'atmosphère. Je souris. « Oui. Les parents de ma meilleure amie m'ont prise sous leurs ailes. J'ai eu beaucoup de chance, ils sont comme une deuxième famille. D'ailleurs, ils sont maintenant mes tuteurs légaux. Tu sais, je pense que tu devrais les rencontrer. Ils t'adoreraient. » Il sourit, entrain à cette idée. Je le regardais, voyant vraiment une connexion. C'était mon frère, merde. J'avais aujourd'hui dix-huit ans, et je voulais rattraper ces dix-huit années sans lui. Maintenant que nous nous étions trouvés, nous n'étions pas prêts de nous séparer.

« Loving you isn't the right thing to do. »
« Je le déteste ! Pourquoi est-il obligé de venir ici ? Tu peux pas le voir ailleurs ? » Ioan se mit à rire. Il ne comprenait pas à quel point je détestais son meilleur ami, Maxime. A mes yeux, il était juste insupportable, le genre de mec qui me rendait folle. Et le fait qu'il soit incroyablement sexy m'énervait d'autant plus. « Allez, il n'est pas si méchant que ça. » Je le foudroyais du regard. Pas si méchant que ça ? Il passait sa vie à me faire chier. C'était bien simple. Entre remarques stupides et moqueries, il s'amusait bien avec moi. Mais je n'étais pas d'humeur à supporter ses conneries aujourd'hui. « Oui, je sais que tu l'adores, mais moi non. C'est un connard de première. Et en tant que frère, tu devrais me défendre. Je suis venue ici pour parler avec toi, pas pour supporter cet abruti fini. » Il rit de plus belle, ce qui m'énerva encore plus. Il se leva pour aller chercher un truc à boire dans la cuisine. Je soupirais et m'enfonçais dans le canapé, alors que Maxime entrait dans le salon et vint s'asseoir à mes côtés. « "Oh, j'ai eu un mauvais jour, et Maxime est tellement méchant, méchant, et..." T'es dure à imiter, tu sais. » Je lui lançais un regard noir, pas amusée du tout par cette imitation de moi-même, très mal faite d'ailleurs. « Ta gueule, Maxime, et va jouer ailleurs. » Il passa son bras autour de moi, souriant comme un imbécile. « Oh mais non, c'est avec toi que je veux jouer. » Je me dégageais de son côté, et Ioan réapparu près de la porte. « Max, le patron a appelé, on doit aller bosser, bouge-toi. Bird, je suis désolé ma puce, mais on s'appelle, ok ? » Il m'embrassa de loin et partit, puis Maxime se leva pour le rejoindre. Il se retourna vers moi. « "Oh, je me retrouve toute seule comme une mal-aimée. Qui va pouvoir m'écouter ? Bouh, bouh, bouh." Bonne chance Fitzpatrick. » me dit-il en rigolant, me faisant un clin d'oeil. Enervée, je m'emparais d'un coussin et lui lança avec toute la force dont je pus faire preuve, ce qui le fit rire encore plus. « Connard. »

« Maybe I have said something that was wrong. Can I make it better ? »
« Merde, Max, tu m'as fais peur. » Maxime se trouvait assis dans ma cuisine. J'ignorais complètement qu'il était entré dans la maison. Depuis quelques années déjà, nous étions devenus très proches. J'avais découvert que finalement, il n'était pas si méchant que ça. Je m'étais beaucoup attaché à lui ces derniers temps, peut-être trop. Je passais tout mon temps libre avec lui, laissant Mischa légèrement de côté, et je m'en voulais. Mais être avec Maxime était comme un besoin. J'étais toujours plus calme, plus posée avec lui. Je me sentais juste bien. Je n'avais jamais ressenti cela. C'était différent de toutes les amitiés que j'avais connu. J'étais sûre de ressentir beaucoup plus pour lui, mais j'avais peur de ça. Peur de tenir à lui plus qu'un simple ami. Peur de ressentir cette chose que je ne voulais pas ressentir. Peur d'être devenue accro, tout simplement. Nous étions tellement proche que je lui avais dévoilé la cachette du double des clés, pour qu'il puisse venir lorsqu'il le souhaitait. Il savoir que je ne vivais pas seule, alors il évitait de venir, sauf quand c'était important. Voilà pourquoi j'étais inquiète de sa présence ici, surtout en voyant son visage grave. « Max, ça va ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Il se leva et vint en face de moi, plongeant son regard dans le mien. Je sentis un frissons me parcourir. « Je ne devrais sûrement pas être là, mais je dois te dire quelque chose, ça ne peut plus attendre. » Alors qu'il s'approchait de moi, je reculais d'un pas, mais il s'empara de mes mains. Sans savoir pourquoi, ce geste réussit à m'apaiser. Cependant, je me doutais légèrement de ce qui allait se passer, de ce qu'il voulait me dire. Et je n'était pas prête à l'entendre. « Je t'aime, Bird. » Il s'approcha un peu plus et ses lèvres rencontrèrent les miennes, pour un baiser doux et sensuel. Je m'accrochais à ses lèvres comme si ma vie en dépendait, car je savais ce que j'allais faire par la suite. Je quittais lentement ses lèvres, retardant ce moment où je ne sentirais plus son souffle chaud sur ma peau. « Je suis désolée, Max. Je ne peux pas. » Je le regardais alors qu'une larme coulait sur ma joue, avant de détacher mes mains des siennes et de m'en aller, le laissant seul dans la cuisine.

« We need the powers from above to resist this true love, 'cause this is forbidden love. »
« C'est qu'un connard, je m'en fous de sa vie, il fait ce qu'il veut. S'il veut se taper toutes les garces du quoi, qu'il le fasse. Qu'est-ce que ça peut me faire ? » Je soupirais, énervée, et lorsque je croisais le regard de Rafael, je compris que non, je ne m'en foutais pas. J'étais loin de m'en foutre, en fait. J'étais jalouse de nature, mais avec Maxime, tout s'amplifiait. Je regardais alors mes mains. Je venais de faire des milliers de bouts de papier que j'avais déchiré d'une feuille quelconque. Je soupirais et posais ma tête sur la table, désespérée par mon comportement. Je ne voulais pas que le comportement de Maxime m'atteigne d'une quelconque façon. Pourtant, c'était le cas. Je relevais la tête pour voir le regard suspicieux de Rafael. « T'as pas le droit de me dire quoi que ce soit. Tu crois que je ne vois pas les regards que tu lances à Mischa à longueur de journée ? » Je regardais Rafael qui baissait la tête. Je n'aimais pas le voir comme ça. Il aimait Mischa depuis toujours, et aujourd'hui, elle sortait avec un autre. Marshall. Je n'aimais pas du tout ce type. Rafael et Mischa étaient faits pour être ensemble. Mais pour l'instant, Rafael et moi sortions ensemble, chacun pour rendre notre âme soeur jalouse. Nous avions décidé de nous éloigner un peu le temps d'un week-end, dans une maison de campagne de ses parents. Malgré les raisons de notre couple, on était bien ensemble, vraiment. Et je pense qu'on essayait de se donner une raison, de tomber amoureux l'un de l'autre, pour oublier celui ou celle qui nous faisait tant de mal. Et peut-être que ça commençait à fonctionner, finalement. « Allez, viens là. » Je me levais et lui pris la main pour l'emmener dans la chambre principale, alors qu'il s'avançait vers moi pour m'embrasser en souriant.

« I don't know why I make this hard for you. »
« Je peux entrer ? » dis-je en donnant trois coups légers dans la porte ouverte de la chambre de Mischa. Allongée sur son lit, elle me lança un regard noir avant de se replonger dans la lecture de son magazine. « Tiens, tu te souviens que tu as une meilleure amie ? » Je soupirais et entrais dans la pièce pour aller m'asseoir sur le bord du lit de celle que je considérais à présent comme ma propre soeur. Je savais que je lui avais fais du mal, et depuis quelques jours, nous étions en froid. Je détestais cette situation. Elle était tout pour moi, comme une âme soeur, et lorsqu'elle n'était pas à mes côtés, je n'étais pas moi-même. Je ne pouvais plus l'appeler lorsque j'avais mal, ou bien même pour lui dire une connerie. J'étais seule, désemparée. Mais je savais que j'étais la fautive à tout ça. Nous nous étions légèrement éloignées avec l'entrée de Maxime dans ma vie. Elle ne l'avait jamais aimé, et pour cause, il me prenait tout mon temps. Mais elle n'avait pas été rancunière, et avait été là lorsque j'avais mis fin à notre amitié pas si amicale que ça. Ce spring break à Tijuana tombait bien, et il était prévu pour nous permettre de nous rapprocher, de rattraper le temps perdu. Mais voilà, j'avais appris il y a peu que Maxime faisait parti de l'aventure. Evidemment, Mischa l'avait très mal pris, elle savait ce qui risquait de se passer. Je me sentais mal, de devoir choisir entre celui que j'aimais, et ma moitié. « Mischa, je suis désolée. Je ne savais pas qu'il venait. Ecoute, sa présence ne changera rien. Je sais que je t'ai laissée de côté ces derniers temps, et je me sens mal à propos de ça. Je suis pas le genre de fille à laisser tomber ses amis pour un mec. Je t'aime Mischa, et j'ai besoin de toi. » Elle resta le regard fixé sur son magazine. J'attendis quelques secondes, avant de baisser la tête, vaincue, et de me lever pour regagner ma propre chambre. « Attends. » Je me retournais et vis Mischa debout, à ma hauteur. « Tu me manques, sale garce. » Elle émis un léger rire amusé, avant d'ouvrir ses bras. Je m'y blottis, serrant la belle blonde comme si ma vie en dépendait. Nous n'étions pas capable de nous faire la guerre très longtemps. Et j'avais comme l'impression que cette escapade à Tijuana, qu'importe les garçons de nos vies présents, allait nous faire le plus grand bien.